Bienvenue ä Zürich, la ville réputée pour sa qulité de vie

Bienvenue à Zurich, la ville réputée pour sa qualité de vie : bonne navigation sur le lac et sur le blog Züri <> Paris !

Début mai 2012 : les meilleures choses ont une fin et le séjour zurichois est arrivé à son terme au bout d'une période de presque 3 mois sur place.
C'est donc la fin de la mission au sein de la capitale économique de la Suisse pour le compte de la Ville de Paris, et rendue possible grâce au programme européen Leonardo. Il est l'heure, selon une ponctualité toute helvétique, de clore ce blog qui m'a permis de vous livrer mes impressions et vous faire partager mes découvertes.

Mais il est encore temps pour vous si vous ne l'avez pas encore parcouru de prendre connaissance des étonnements qu'un tel pays peut occasionner. L'idée était de poster des cartes postales au ton plus léger qu'un rapport de mission formel et qui se jouent des clichés habituellement associés à la Suisse. La tenue de ce blog a constitué un intéressant exercice sur le plan pratique, pour venir à bout des aléas techniques et tenir un rythme régulier afin de répondre à l'attente des internautes !

Merci encore une dernière fois à toutes les personnes qui l'ont consulté et m'ont témoigné de leur intérêt par leurs différents commentaires.

Didier Couval, Ville de Paris

Revenu d'une mission très spéciale à la Ville de Zurich


dimanche 3 juin 2012

XX TIp-top et flip-flop : les bons points et les mauvais à-côtés de Zurich

Pour clore en beauté ce blog avec ce dernier message posté (sortez les mouchoirs !), voici un classement des "tops" et des "flops" que j'ai envie de décerner à l'issue de ce séjour à Zurich.  Tip-top, comme on dit ici, ce sont les nombreux critères qui contribuent à sa légendaire qualité de vie qui n'a rien d'usurpé. Flip-flop, ce sont les rares bémols qu'on peut trouver pour s'y installer définitivement !
En avant pour cette liste totalement subjective... 

Tip-Top  :-)
  • 1  à Zurich, on peut s'adonner en moins d'une heure de train aux plaisirs des sports d'hiver et en moins de 10 minutes du centre-ville se baigner dans une eau fraîche et limpide...
  • 2  depuis le centre-ville, on eut trouver dans toutes les directions des zones vertes pour se promener à pied comme à vélo dans une nature préservée
  • 3  on se peut se rendre aisément partout en Suisse grâce à un réseau de transport ...hors du commun !
  • 4  les enfants commencent bien leur journée d'école en se rendant à pied et de façon autonome : dans ces quartiers à haute sécurité... routière, ils ne sont pas prisonniers des voitures de leurs parents-taxis.
  • 5  on trouve toutes sortes de chocolats délicieux à tous les prix, et pas seulement chez Lindt & Sprüngli !
  • 6  les urbanistes peuvent trouver inspiration avec de nombreuses rénovations d'anciens sites industriels réussies.
  • 7  les gares suisses sont de véritables pôles d'animation urbaine où l'on trouve des services et des commerces à des horaires qui facilitent la vie quotidienne.
  • 8  la marque locale de sacs Freitag a su s'exporter grâce à la créativité de ses modèles et à leur conception écologique.
Flip-Flop  :-(
  • 9  au regret de le rappeler, Zurich n'est plus seulement connue pour son niveau de qualité de vie mais aussi désormais du coût de la vie, force du franc suisse et flambée de l'immobilier oblige !
  • 10 même après trois mois sur place, je n'ai pas réussi à comprendre la façon de trier correctement papiers et cartons à recycler sans me tromper !

XIX Les cartes postales que vous n'avez pas reçues !

 Faute de temps, ou parce que la saison ou l'actualité n'étaient pas propices, je n'ai pu rédiger des billets avant mon retour à Paris sur plusieurs sujets que j'avais envisagé d'évoquer...
 Ainsi, je n'ai pu trouver le temps durant les dernières semaines d'aller visiter le bâtiment de l'architecte Le Corbusier, un centre d'exposition qui se trouve près du lac mais qui avait la fâcheuse idée d'être fermé au public à mon arrivée pour cause de saison hivernale. Vous n'aurez donc droit qu'à cette vue extérieure du pavillon !

De même, j'avais pensé aux amateurs de football et prévu de vous présenter le siège de la FIFA et son centre d'entraînement perché sur les hauts de la ville : n'étant pas ouvert au public, la visite aurait été succincte, en attendant la réalisation d'un complexe touristique pour répondre justement à la curiosité des amateurs de ballon rond. La météo était aussi trop capricieuse en avril pour espérer tester et vous faire part de mes impressions dans les bains publics ou privés qui émaillent les berges du lac et de la Limmat.

Par contre, il m'est facile de vous conter l'autre critère qui fait désormais la réputation de Zurich à la première place mondiale. En 2012, Zurich n'est plus la ville à la qualité de vie la plus meilleure au monde : elle est détrônée par sa rivale viennoise en Autriche. Par contre, elle a troqué ce titre pour un trophée moins plaisant pour les visiteurs et les nouveaux arrivants, celui de la ville la plus chère du monde ! J'ai pu le vivre en direct, au gré des activités quotidiennes, en comparant les tarifs locaux aux prix en euros pratiqués même dans une capitale comme Paris. Dans cette ville moyenne, de la taille de Strasbourg, il faut compter un budget conséquent quand la place de cinéma dépasse plus de 20 euros ou qu'un simple café frôle les 4 euros. Les loyers sont à l'avenant avec un budget double à celui d'une grande ville française.  Evidemment, dans ce contexte, il vaut mieux disposer d'un contrat de travail suisse car la grille salariale est très favorable aux employés qui disposent du coup d'un bon niveau de vie malgré la cherté des produits et des services. On comprend mieux l'attraction de ce pays pour les résidents des pays frontaliers, allemands en tête à Zurich. Les Français, bien moins représentés, au nombre de 6000, semblent dissuadés par le barrage de la langue alors que de véritables opportunités professionnelles existent dans cette région en forte expansion.

XVIII Les vaches regardent passer les trains du RER à Stettbach

Les vaches normandes en sont jalouses : leurs cousines helvétiques sont des privilégiées ! Non seulement d'avoir des prairies fleuries à pâturer, elles ont aussi droit à un spectacle permanent avec le passage de trains de banlieue cadencés au quart d'heure.  A la nouvelle gare de RER de Stettbach, on se trouve à 7' en train du centre-ville de Zurich, mais quand on sort de la station, on se retrouve sur un parvis qui débouche sur des zones agricoles préservées et des fermes toujours en pleine exploitation où il est possible d'acheter du lait frais !

Cette ceinture verte contient l'urbanisation en limite du territoire communal malgré le développement de locaux d'activité à proximité de ce pôle d'échange qui offre aux voyageurs toutes les commodités attendues : navettes RER, deux lignes de tramway et plusieurs services de bus. Comme dans les autres gares en Suisse, l'information des voyageurs se fait en temps réel et de façon "multi-modale". L'accès de la gare est en effet facilité pour les voyageurs des transports urbains grâce à une véritable gare routière, dotée en outre d'une boutique alimentaire ouverte 365 jours par an.

Les piétons ne sont pas oubliés puisque des cheminements directs desservent les quartiers avoisinants, qu'il s'agisse des secteurs d'habitat populaire désormais bien relié aux pôles d'emploi de l'agglomération ou des nouveaux sites d'activités (bureaux, établissements d'enseignement,...) crées à proximité immédiate. Avec un grand parc abrité et un local clôturé, les cyclistes sont aussi privilégiés par rapport aux conducteurs de voitures qui ne disposent que d'un faible nombre de places payantes de stationnement. Seule la dépose-minute des passagers de véhicules est facilitée avec une aire de stationnement de courte durée, joliment qualifiée par les techniciens de la voirie de "kiss & ride" !

lundi 23 avril 2012

XVII Si on faisait un tour de roues à Wintherthur, la ville qui mérite le détour à vélo ?

Pour les personnes qui adorent le vélo, la Suisse est une terre de contrastes où l’on découvre de belles initiatives, avec son réseau national cyclotouristique ou des aménagements souvent simples mais pragmatiques, mais où la proportion de cyclistes dans le trafic reste très variable selon les localités et les quartiers, Zurich n’échappant pas à la règle avec une politique vélo intensive mais qui peine à porter ses fruits, un nouveau « plan vélo ».étant en cours de lancement pour convaincre les usagers potentiels au-delà du cercle des adeptes convaincus.
Le cycliste urbain comme les amateurs de randonnées trouvera son bonheur en visitant ä environ 25 km au nord la ville satellite de Winterthur, connu pour sa compagnie d’assurance du même nom passée sous la coupe de notre champion hexagonal Axa. Bien sûr, la ville a la bonne idée d’être plate, ce qui n’est jamais gagné dans ce pays alpin, mais une combinaison de facteurs étonnante a généré un phénomène local qu’on ne retrouve pas pour autant dans d’autres villes du pays de la même importance. Imaginez un site qui regroupe d’anciennes zones industrielles reconverties en ateliers branchés, un centre historique totalement piétonnier directement raccordé à une gare active et des espaces boisés qui servent d’écrins à un bel ensemble de musées dont celui de la photo qui accueille actuellement après Paris les magnifiques prises de vue de Diane Arbus. En résumé, un mélange urbain étonnant à la croisée des entrepots de Mulhouse et des parcs de Baden-Baden. Voici pour l’ambiance,
Mais revenons au départ de notre ballade vélocipédique, précisément au point d’entrée central qu’est la gare dont le parvis réaménagé est entièrement dédié ä la seule circulation des bus (pas de tramways dans cette petite ville contrairement à sa voisine zurichoise), taxis et autres cyclistes, tellement nombreux à combiner train et vélo qu’un principe de stationnement ä durée limitée à 48 heures a été instauré aux abords de ce pôle urbain. Mais ils ont droit également à un magnifique garage souterrain de plusieurs centaines de places bien au chaud toutes prises d’assaut ! Plus révélateur encore, le multiplexe est situé aux abords de la gare au sein de l’ancienne zone d’ateliers reconvertis en pôle commercial où certaines enseignes présentes aussi en France seraient implantées dans des hangards sur d’ex-terres agricoles. J’allais oublier le principal : ce complexe cinématographique dispose de son propre local à vélos gratuit pour accueillir les spectateurs à bicyclette. Un détail qui n’en est pas un.

XVI J’ai passé mon permis de trier ! Des efforts, mais peut mieux faire.

Alors qu’en France on débat de la question de l’accès des jeunes au permis de conduire automobile, la Suisse pendant ce temps développe son réseau national de stations d’auro-partage au pied des stations de RER . cherchez l’erreur !
Si le chemin de la mobilité durable est bien enclanché dans ce pays bien que le poids des habitudes autoöobiles reste bien ancré ceci dit, on s’attend aussi à trouver en Suise un excellente organisation en matière de recyclage des déchets. De ce côté-là aussi, le pays se targue d’être en pointe comme pour la récupération des bouteilles en plastique PET dont le taux de recyclage atteint le record européen de 80 % !
Mais le mieux est souvent l’ennemi du bien… Dans ce domaine aussi, on se sent étrqnger en mal d’intégration en face des différentes consignes de tri en fonction des produits et matières qui composent nos ordures ménagères ! L’ ensemble des multiples procédures en vigueur à Zurich a nécessité de rédiger un « Entsorgungskompass », terme qui peut se traduire par « boussole de collecte des ordures », un nom bien révélateur de la complexité d’un dispositif de purs ingénieurs plus versés dans la performance technique que la pédagogie et la communication auprès du public ! Dans ce document de …50 pages A4 (pratique à conserver dans sa cuisine), on dispose d’un véritable manuel pour savoir tout, tout sur le tri.. Assurément instructif mais pas réellement accessible aux nouveaux résidents : ma bonne volonté a été vite mise à l’épreuve avec le casse-tête au quotidien de savoir quoi, comment et où trier…
Pour certains emballages ou matériaux, l’exercice est relativement facile avec un peu d’observation : dans le cas du métal et du verre, tout va bien car difficile de rater dans chaque quartier la huitaine de containers où l’on peut dèposer du lundi au samedi (le dimanche, la tranquillité des riverains est préservée) ses pots et bouteilles en verre selon leur couleur (trois variantes) ou ses boites de conserves ou de boissons, en distinguant l’alu des autres métaux. Etape suivante à la sortie des supermarchés avec le container à PET aui n’est pas à confondre avec celui des bouteilles de lait en plyéthylène… J’avoue ne pas avoir fait la différence au début, sachant qu’en outre les emballages plastiques ne vont pas au même endroit, ce serait trop simple d’avoir un seul bac jaune comme chez nous !
La où ça se corse, c’est étonnament pour le papier et les cartonnettes, qui sont plutôt bien récoltées en France . une seule tournée pour les cartons par mois, et bien ficelés s’il vous plait car simplement déposés le jour J sur le trottoir, passe encore. Mais pour les papiers journaux, à ne pas mélanger avec les emballages alimentaires en carton, deux tournées par mois seulement et toujours en beau tas ficelé comme un rôti chez le boucher. Pas question d’être en vacances ce jour- là au risque de prévoir un local spécial archives dans votre appartement pour stocker vos vieux magazines.
Mais j’ai carrément craqué à la lecture du manuel de survie en découvrant que les fameuses briques en carton d’origine nordique, qui se targuent d’être à la pointe de la protection de l’environnement, ne sont surtout pas ä trier comme papiers comme je l’avais compris sur les dessins de nos bacs en France. Bref, j’attends avec inquiétude les résultats de l’examen mais je ne suis pas sûr d’avoir réussi toutes les étapes. Epreuves serait d’ailleurs le mot le plus approprié.

lundi 16 avril 2012

XV Sechseläuten, la grande fête du printemps zurichois qui tarde à arriver !


Nous sommes le troisième lundi d'avril et c'est un jour particulier à Zurich qui vient célébrer l'arrivée (ou plutôt l'attente comme cette année!) du printemps. La fête doit son nom en allemand quelque peu imprononçable au fait que depuis le 14e siècle, une cloche du Grossmünster annonçait pendant le semestre d'été la fin de la journée de travail à six (= sechs) heures. La première sonnerie (= Laut) de cette cloche donnait lieu à une petite fête printanière devenue une véritable coutume locale qui a débuté ce dimanche par un cortège d'enfants qui paradent en ville en costumes fantaisistes ou historiques. Le Böögg, un bonhomme de neige en ouate, fait partie du cortège et rappelle l'événement le plus spectaculaire du lendemain, un lundi où les employés du centre-ville ont congé, à défaut d'avoir deux semaines de vacances supplémentaires, option refusée lors d'une votation de ce mois de mars 2012 en Suisse !

Ce lundi après-midi, c'était au tour des centaines de membres des vingt-cinq corporations masculines de défiler en costumes d'époque, plus ou moins crédibles, certains accoutrements faisant penser à un épisode du Prisonnier... Bonjour chez vous ! Le centre historique se parcourait en musique, à travers une ville pavoisée de toutes parts, plus qu'un 14 Juillet en France ! Précision d'importance quant à la parité malmenée : depuis l'année 2000, les femmes de la «Gesellschaft zu Fraumünster» organisent leur propre parade « off » qui précède le cortège des hommes. Les corporations étaient jusqu'à la fin du 18e siècle des associations d'artisans actives au sein du gouvernement de la ville. Depuis, elles n'exercent plus que des fonctions sociales, et parmi elles, la préservation de la coutume du Sechseläuten.

En toute logique, sous le coup de six heures du soir, une marée humaine a déferlé comme chaque année sur la place du même nom, près de Bellevue au bord du lac, pour le clou de la manifestation : pour cette édition 2012, le lieu est en fait un peu perturbé par la construction d'un garage souterrain dont les travaux ne sont pas totalement finis tandis que la météo peu clémente laissait craindre un mauvais présage ! Sur cette place, le personnage du Böögg, bourré d'explosifs et symbole de l'hiver que l'on veut chasser, a été comme chaque année brûlé. Au son de la marche des chasseurs du Sechseläuten, des groupes de cavaliers de plusieurs corporations ont galopé en cercle autour du Böögg jusqu'à ce qu'il rende l'âme dans un grand fracas.

Ce qui devait arriver arriva : une grande explosion a conclu au bout d'un bon moment l'embrasement du personnage. Difficile à dire si le succès populaire de la fête est signe également d'un printemps véloce !

Pour retrouver les photos officielle de cette édition 2012, consultez les pages du site www.sechselaeuten.ch

XIV 1 million d'Helvètes apprécient leur train-train quotidien !

Le chiffre vient de tomber et la compagnie ferroviaire suisse s'est empressée de communiquer sur le succès de fréquentation de son réseau mais également sur le degré de satisfaction des voyageurs.
Dans un pays qui compte près de 8 millions d'habitants, la proportion de ceux qui empruntent chaque jour les transports collectifs est impressionnante puisque les Suisses sont les champions du monde en la matière. A noter que ce million de voyageurs ne concerne que les trajets des navetteurs ou des visiteurs à moyenne ou longue distance : ils n'englobent pas les usagers des réseaux de transport urbain de chaque ville et réduisent d'autant le trafic motorisé sur les routes et autoroutes de la confédération pourtant intensément fréquentées.

A celles et ceux qui connaissent en France les déboires des réseaux de train ou de RER franciliens ou la faiblesse de la desserte des zones péri-urbaines ou des petites agglomérations, la Suisse fait figure de paradis en terme de qualité de service, de maillage et d'offre : des trains cadencés et fréquents (chaque ligne verrait passer chaque jour 170 trains !), des réseaux de RER pas encore saturés et qui font l'objet de grands travaux réguliers pour les optimiser, des gares au milieu des villes et non pas en plein champ qui assurent un rôle de pôle urbain et permettent des correspondances entre tous les réseaux et modes de transport,...
Un vrai modèle en la matière, probablement plus impressionnant encore que celui des Pays-Bas où le vélo est plus utilisé que bus et tramway, ou encore celui du Japon où l'urbanisation est plus concentrée. Difficile dans cette chronique de résumer les raisons d'un succès qui combine raisons historiques et géographiques, choix politiques et politiques de transport et d'urbanisme... Certes, cette politique a un coût pour la collectivité, mais qui réduit d'autant le développement d'infrastructures routières et leurs nuisances associées, comme pour les usagers-contribuables qui optent massivement ceci dit pour des abonnements qui permettent ensuite de circuler à demi-tarif sur l'ensemble du réseau. Voici un bel exemple de mobilité durable et un véritable sujet de thèse en France où on est encore à débattre de la question du permis de conduire automobile ou des taxes pétrolières.
Nous sommes arrivés à destination de cette chronique : les voyageurs quotidiens, ceux que l'on nomme les pendulaires, sont invités à descendre et apprécient à juste titre la réputation de fiabilité et de ponctualité des trains suisses, avec des taux de performance horaire qui font rêver ! Pas étonnant que l'horloge officielle des gares soit elle même devenue un must en la matière : la montre au design épuré de la marque Mondaine constitue un symbole suisse plus tendance que les sempiternelles cloches de vaches laitières.
Pour les experts en mobilité, rendez-vous sur le site officiel des chemins de fer suisses : www.cff.ch Les amateurs mondains se rendront sur le site des montres www.mondaine.com

XIII Une pierre d'émeraude dans un écrin de verdure

La réputation de Zurich ne se cantonne pas à ses sites naturels. Parmi les lieux d'intérêt de la ville, il faut aussi citer ses lieux culturels. Trois musées méritent la visite : la Kunsthaus est un riche musée qui couvre des périodes artistiques du 15e à aujourd'hui et dont une extension est envisagée pour faire face à l'afflux des visiteurs de ses grandes expositions temporaires ; le Musée national suisse, implanté dans un bâtiment étonnant aux allures de château fantastique au pied de la gare principale, renferme un présentation extraordinaire sur l'histoire culturelle et ethnographique de la confédération. Mais un coup de coeur peut être attribué au musée Rietberg, un ensemble de villas situées au sein d'un grand parc et qui abritent une remarquable collection d'arts extra-européens des quatre continents. Ou comment faire un tour du monde en deux heures à la rencontre des cultures des peuples dans un musée qui n'a certes pas la taille de celui du Quai Branly à Paris mais qui évite l'écueil de la surenchère et du gigantisme par une sélection rigoureuse !
Outre le contenu, le contenant mérite la visite, avec son extension contemporaine qui a su répondre à l'incontournable question du mariage entre moderne et ancien. Afin d'améliorer les conditions d'accueil du public et étendre les surfaces d'exposition, une solution originale a été trouvée en 2007, lors de la création d'un nouveau bâtiment des architectes Adolf Krischanitz et Alfred Grazioli. Leur projet, retenu lors d'un concours, reprend un peu l'astuce de celle déployée au Grand Louvre par l'architecte Pei avec la fameuse pyramide : plutôt que d'accoler une greffe difficile à accorder à l'architecte néo-italienne du pavillon principal, la villa Wesendonck, une boite de verre sérigraphiée sert de pavillon d'accueil du public et donne accès à de nouveaux espaces souterrains qui rejoignent les pièces de la villa d'origine. L'effet de ce cube vitré, orné de formes géométriques en verre sablé, est spectaculaire : des jeux d'ombres et de lumières se reflètent dans des tonalités vertes de pierre précieuse et se fondent également avec une autre intervention graphique, celle de l'artiste suisse Helmut Federle a réalisé un mur en béton orné de feuilles d'or au fond du pavillon.
On passe ensuite aux espaces souterrains par un escalier aux cloisons ajourées qui tamisent l'éclairage et assurent une transition entre lumière naturelle et éclairage artificiel des salles en sous-sol qui abritent une sélection réduite mais exceptionnelle d'oeuvres d'Asie et d'Afrique noire. Avant de remonter dans la villa dédiée à celles des Amériques et de l'Océanie, les conservateurs nous invitent également à découvrir les réserves du musée, impeccablement préservées de la poussière dans des vitrines.
Pour une visite virtuelle, consultez le site www.rietberg.ch

XII Freitag, le casual-ware made in Zürich.

Berlin, New-York, Tokyo,… 
On les voit portés à l'épaule de tous les cyclistes urbains des métropoles du monde entier qui se transforment le temps de leur (trans)port quotidien en véritables coursiers à vélo ! Les sacs Freitag, autrement dit vendredi en allemand, font partie de la panoplie de tout travailleur cool (quoique accro au boulot) de la nouvelle économie. De ceux qui ont adopté le casual wear toute la semaine et transportent dans ces besaces étanches leurs savoirs sous forme de la dernière tablette numérique raccordée. Encore mieux pour ces amateurs de notes pads à écran tactile, il y a désormais toute une panoplie d'étuis pour glisser ces ardoises magiques ! 
L'entreprise fait la fierté de la ville, voire du pays, puisqu'une imitation était apparue à l'initiative de la société de grande distribution, la Migros, sous le nom de ...Donnerstag, joli clin d'oeil qui signifie « jeudi » en allemand ! La tentative n'a pas réussi et la marque mythique a même les honneurs en ce printemps 2012 des galeries d'expositions du musée zurichois du design, le Gestaltung Museum.   
Le matériau de base tire son originalité de la récupération des bâches étanches des camions qui retrouvent une seconde vie avec à la clé des jeux graphiques insolites et particulièrement toniques : la découpe aléatoire de ces matériaux génère des produits à la fois tip-top comme on dit ici, et écologiquement corrects puisqu'à base de composants recyclés à l'aspect si vintage. On aime ou on aime pas cet effet déjà sali car la toile a déjà mené sa vie au milieu des oxydes de carbone ! Outre les bâches des camions, d'autres éléments de ces sacs robustes sont en effet issus de la récupération de ceintures de sécurité ou d'air-bags de voitures… Sans oublier de vieilles chambres à air de vélos : la fermeture du sac est bien bouclée !
Fierté de la société, la firme est une des dernières entreprises de fabrication au sein d'un quartier de la ville, Oerlikon, ancienne zone de production industrielle désormais tournée vers les services financiers et les métiers de la communication qui lui fournissent ses meilleurs clients. Evidemment, la qualité de la production suisse a un coût et il faut dépenser entre 200 et 300 francs suisses pour décrocher un des derniers modèles en vente sur le site en ligne de la société dont l'adresse est http://www.freitag.ch/
Pas moyen non plus d'espérer trouver une fin de série : le magasin phare de la marque, pardon le flagship store en bon allemand contemporain, n'est pas un magasin d'usine contrairement aux apparences : implanté dans le quartier en pleine reconversion de Zurich-West, la boutique se présente sous forme d'un empilement de containers à l'allure spartiate et dont le toit sert de belvédère panoramique sur la ville. A l'intérieur, les modèles de sacs sont alignés dans leurs boites selon une mise en scène digne des boutiques les plus chics de la Bahnofstrasse qui se veut être la rue Saint-Honoré zurichoise.

lundi 9 avril 2012

XI Deux belles œuvres de Piano.


Pas d'erreur dans le titre, le P majuscule est celui d'un nom propre, celui de l'architecte Renzo Piano qu'on connaît à Paris pour avoir co-signé le centre Pompidou. Est-ce le système helvétique qui érige le consensus en valeur de la nation, mais les deux musées qu'il a conçus en Suisse, à Bâle comme à Berne, ne sont pas des bâtiments manifestes mais dégagent une grande sérénité grâce à l'association de volumes élégants et de matériaux sobres à la mise en œuvre soignée. En Suisse, l'opulence est de mise mais pas question de se laisser aller à la vulgarité de constructions clinquantes. Le style de l'architecture contemporaine dans le pays est plutôt celle d'une rigueur calviniste qui revisite les canons du modernisme, au risque d'une certaine froideur.
Dans la proche périphérie de Bâle, pas d'impeccables panneaux de béton brut comme support des œuvres d'art : la Fondation Beyeler abrite son imposante collection et présente de superbes expositions temporaires d'envergure internationale au sein d'un écrin de verre et de claustras qui filtrent savamment la lumière. Les baies vitrées s'ouvrent tour à tour sur un jardin et sur les paysages avoisinants, ceux des premières collines de l'Allemagne à portée de vue de cette ville frontalière qui possède un ensemble remarquable de musées. Un véritable dépaysement à 3 km de la France.
Plus spectaculaire et pourtant toujours sobre dans ses effets architecturaux, le centre Paul Klee à Berne vient sublimer le paysage de vergers aux portes de la capitale administrative de la Suisse. Comme une vague géante formée de trois ondulations, le bâtiment encastré dans la pente d'un vallon verdoyant invite aussi bien à la visite intérieure des collections qu'à la promenade extérieure du site pourtant longé d'une autoroute mais suffisamment bien intégrée pour ne pas nuire à l'ensemble. Comme à Bâle, le confort climatique des grands volumes intérieurs est particulièrement étudié grâce à un dispositif de brise-soleil efficace qui évite les surchauffes tout en récupérant les apports solaires. On ne peut en dire autant du tuyau vitré qui serpente le long de la façade du centre Pompidou et où l'on frise l'insolation au soleil couchant !

X Complètement en chantier, cette visite !


Précédemment, vous avez pu découvrir la gare de Zurich par son plafond et ses œuvres d'art suspendues dans le hall historique. Ne pensez pas qu'il s'agit d'une obsession mais je continue à vous proposer une visite de fond en combles de ce pôle de transport. Cette fois-ci au plus profond, dans un niveau qui n'est pas ouvert au public. Et pour cause, il s'agit du plus grand chantier urbain actuel en Suisse que j'ai eu le plaisir et le privilège de visiter au sein de l'équipe du service de la mobilité de la Ville de Zurich.
Munis du casque et du gilet réglementaire, dans un orange vif, nous avons franchi quelques passages réservés aux seuls ouvriers afin de pénétrer dans la future gare souterraine de RER qui va s'étendre sous la gare actuelle en surface. Pour donner une échelle de l'opération, il faut imaginer la création de la ligne E du RER avec sa station Magenta aménagée sous la gare du Nord tout en maintenant l'activité de celle-ci.
La "Durchmesserlinie" est en effet un nouveau maillon du réseau local de RER qui va relier les trois pôles urbains majeurs de l'agglomération, entre Zürich-West et Oerlikon, un peu comme si on faisait une nouvelle ligne entre le Défense et la Plaine Saint-Denis, toutes proportions gardées. La nouvelle infrastructure va quand même coûter la bagatelle de 2 milliards de francs suisses (à peine moins en euros) pour passer en viaduc puis s'engouffrer sous la gare principale et emprunter un nouveau tunnel à l'assaut de la principale colline au nord de la ville. Dans les exploits techniques, il faut relever la création d'un ouvrage étanche sous la rivière de la Sihl qui passe elle-même sous la gare mais aussi le déplacement d'un bâtiment historique au niveau de la gare d'Oerlikon pour dégager la place nécessaire à la création de deux nouvelles voies et d'un quai voyageurs.
Pour effectuer le parcours de découverte, il a fallu près d'une heure à travers de véritables cathédrales de béton sur plusieurs niveaux. En effet, pour valoriser ces nouveaux espaces en plein centre-ville, la compagnie des chemins de fer suisses a prévu de doubler les surfaces commerciales existantes et d'accompagner ce projet de transport par une opération d'urbanisme : à deux pas du nouvel accès à la gare, un ensemble immobilier va tirer parti de la nouvelle attractivité du site au sein de l'opération appelée Europallee. De l'argent bien investi où les emprises ferroviaires sont autant de belles réserves foncières.

jeudi 29 mars 2012

IX Sprüngli, la face cachée de Lindt.

En France, on connait évidemment l’entreprise de chocolat suisse Lindt qui fait fabriquer d’ailleurs une partie de sa production dans notre pays. Mais c’est oublier la maison mère Sprüngli dont le siège est à Kilchberg, à proximité et dans le canton de Zurich. Fondée en 1836, elle a racheté en fait juste avant le XXe siècle la manufacture du célèbre Rodolphe Lindt à Berne. Si en France, on ne connait pas cette marque, c’est bien parce qu’elle se veut sélective et ne diffuse pas ses produits en grande distribution. En fait, elle se cantonne (sic) à son propre réseau de magasins pour la revente de ses produits exposés à la gourmandise des passants.Les spécialités de cette maison de tradition font saliver et donnent tout son sens au terme de « lèche-vitrines » !

Outre des chocolats et confiseries, chaque boutique propose une sélection réduite mais alléchante de gâteaux fins à partager ainsi que son produit-phare, le Luxembürgerli, sorte de macaron qui fait concurrence aux maisons parisiennes bien connues. Outre la boutique principale dans la principale rue de Zurich, la Bahnhofstrasse, on trouve au total une vingtaine de succursales dans le pays, dont plusieurs implantées dans les galeries marchandes des gares, lieux d’attraction incontournables décidemment ! Vous avez l’eau à la bouche : vous pouvez télécharger un carré de chocolat grâce à l’application dédiée pour smartphones ou encore acheter en ligne sur le site (disponible en version française) http://www.spruengli.ch/

VIII Les Suisses en sont tout chocolat !

12 kilos par habitant en 2010 : les Suisses sont les champions du monde pour leur consommation de chocolat !
Il faut dire que la qualité et la variété sont au rendez-vous quand on se promène dans le rayon d’un supermarché. On y trouve des variétés inconnues en France, avec des associations de saveurs surprenantes et à des prix raisonnables, contrairement à la plupart des produits alimentaires locaux. Avec l’approche de Pâques, c’est carrément la folie, avec une invasion en tête de gondole de lapins dorés de toutes tailles… Ce n’est pas la trêve, mais la fièvre des confiseurs qui exploitent bien le filon.
Mais, info parue dans les quotidiens locaux, c’est un beau coup de maître qu’il faut saluer, celui des promoteurs français du Salon du chocolat (en français dans le texte) qui vont tenir leur première édition en Suisse à Zurich même ! En France, on n’a pas de pétrole mais encore des idées : Sylvie Douce et François Jeantet ont osé lancer cet évènement qui n’avait pas son pareil étonnamment dans ce pays… Un peu comme lorsque Orangina vient s’inviter dans le fief des colas aux terrasses des cafés new-yorkais sous le slogan « The French Soda » !
Dans un des halls de la foire de Zurich va donc se tenir le 11e salon du genre dans le monde. Avec, il faut lui souhaiter, le succès identique à celui de Paris. Pour le plaisir des yeux, vous pouvez déguster le site dédié à la manifestation via le lien suivant : http://zurich.salon-du-chocolat.com/

mardi 20 mars 2012

VII Zurich, toujours numéro un mondial en 2011 mais pour de nouvelles raisons !



Jusqu'ici, il n'y avait pas le feu au lac de Zurich. La capitale économique de la Suisse était régulièrement classée comme ville à la meilleure qualité de vie au monde, dans un trio serré avec Vienne en Autriche et Genève à l'autre bout de la Confédération helvétique. C'est du moins ce qu'atteste l'étude annuelle Mercer qui monnaye cher ses données (300 euros le bulletin de 12 pages) ! Luxe, calme et volupté, c'est l'argument pour tous les nombreux employés expatriés. Ils appartiennent à des sociétés internationales implantées dans cette ville pour des raisons; il faut l'avouer, plus de climat économique favorable aux affaires que de conditions météorologiques bien clémentes : dans une ville de la taille de Strasbourg, on compte ainsi de nombreuses entreprises internationales qui ont choisi cette destination pour rayonner sur l'Europe en bénéficiant d'un contexte fiscal accueillant. On peut juste citer des noms comme Google, Microsoft ou encore Bombardier qui se sont implantés dans cette petite ville à l'échelle de la planète !
Mais, revers de la médaille, 2011 est l'année où la ville vient de céder sa place à sa rivale autrichienne et a gagné en échange la place de ville la plus chère au monde. Avec l'envolée du franc suisse comme monnaie refuge face aux incertitudes de la zone euro, avec la pénurie de foncier et l'envol des prix de l'immobilier et avec un tissu commercial peu concurrentiel (le duo incontournable Coop – Migros), la vitalité économique de Zurich est resplendissante; comme l'attestent les multiples chantiers de bureaux en cours dans la ville et un taux de chômage qui frôle la barre des 4 %. Mais au pays de l'économie florissante, les économies du quotidien sont pressantes quand le kilo de boeuf frise les 70 euros, le ticket de ciné à 18 et que de nombreux prix accusent une différence de prix de près de 70 % avec les voisins allemand et français.
Ceci dit, comme les salaires sont en proportion encore plus élevés, on comprend l'afflux de travailleurs étrangers qui a battu des records ces derniers mois. Mais, obstacle de la langue oblige, si les Français frontaliers sont nombreux à venir travailler à Genève, la première communauté étrangère à Zurich est constituée d'Allemands, suivis de personnes issues des Balkans ou du Portugal.

VI Il y a plein de ville là dessous !

Avec Niki de Saint Phalle, on volait dans les songes sous le plafond du hall de la gare de Zurich. Mais les réalités bassement matérielles peuvent aussi être source de plaisir : sous la gare principale (Hauptbahnhof) se déploie un pôle de transport mais également une vaste zone commerciale qui est la 4e en importance dans toutes la Suisse. Contrairement au cas français où les centres commerciaux périphériques, uniquement accessibles en voiture, dévitalisent la vie des centres urbains, ici priorité est donnée à l'association entre transports publics et activités commerciales pour le plus grand bonheur des "navetteurs" et des habitants de l'agglomération, parmi les 350 000 personnes qui passent chaque jour dans la gare. Avec des horaires élargis (jusqu'à 21 heures) et une ouverture tous les jours même le dimanche, la galerie marchande RailCity avec ses 120 commerces, est un pôle urbain qui valorise et renforce l'attractivité de cette gare qui vit au rythme impressionnant des réseaux de transport qui l'irriguent.
On oublierait presque que nous sommes dans une gare ! Outre les trains internationaux qui relient à l'ensemble de l'Europe, le réseau national de trains helvétiques (Intercity) est parfaitement cadencé, avec des liaisons toujours à la même heure, voire moins ! Un réseau régional de RER (ici appelé S-Bahn) dessert toute l'agglomération depuis 1991 avec un gros succès de fréquentation et qui est appelé à se développer encore avec une énorme opération en cours : une nouvelle ligne, la Durchmesserlinie, est en travaux pour encore plusieurs années pour relier les pôles de développement urbains en pleine expansion que sont Zurich-West à l'ouest et Oerlikon au nord, via un énorme tunnel de 5 km sous la principale colline de la ville. Coup de chapeau à la signalétique des travaux à base de figurines Playmobil : les ouvriers casqués au look très Village People dédramatisent les perturbations occasionnées aux voyageurs.
Les lecteurs blasés rétorqueront qu'on trouve des exemples semblables à Londres ou même à Paris, avec la transformation de la gare Saint-Lazare : rapporté à la taille de la population, c'est plutôt du côté du Japon qu'on peut retrouver une telle intensité urbaine qui contribue au statut mondial de Zurich. Et puis, ce n'est pas tous les week-ends que vous pouvez croiser comme ici des skis et des planches de surf dans le RER !

V Un ange flotte au-dessus des voyageurs

On pourrait s'attendre à trouver cet ange dans l'aéroport de Zurich… Mais c'est dans un autre espace de transport qu'on trouve la sculpture suspendue de Niki de Saint Phalle, une "Nana" qui veille et protège les voyageurs qui transitent ou déambulent dans le hall principal de la plus grande gare de Suisse. L'œuvre a été offerte à l'occasion des 150 ans des Chemins de fers fédéraux suisses (SBB en allemand, CFF en français et FSS en italien, pour respecter les trois langues officielles !), grâce au mécénat de la société... Securitas !
Malgré ses dimensions imposantes (et son poids d'1,2 tonne), ce personnage donne l'impression de flotter dans cette nef volontairement vide pour y accueillir des animations temporaires.
Dans ce volume, on trouve également une seconde installation suspendue et qui lui fait écho. Conçu dans un tout autre style, il s'agit de Nova, un projet réalisé à l’occasion du 150e anniversaire de la fameuse Ecole polytechnique fédérale (ETH) de Zurich. Une forme lumineuse constitue un écran en trois dimensions unique au monde, avec 25 000 points colorés, tels les pixels d'une télévision géante. Contrairement à la l'œuvre de Niki de Saint Phalle, cette installation se veut temporaire et ne doit rester sur place que trois ans.
Zurich n'est pas la seule ville où les amateurs, nombreux, de Niki de Saint Phalle peuvent retrouver ses créations comme ses fameuses femmes libérées et joyeuses : outre Genève et Lucerne, il faut faire le crochet par Fribourg pour découvrir le petit espace qui lui est consacré ainsi qu'à l'artiste Jean Tinguely, avec qui elle s'est mariée. Une véritable histoire de passion créatrice qui a fait sensation, voire scandale, à l'époque.

dimanche 11 mars 2012

IV A pied, à vélo : en avant, marche, grâce à la carto dynamique !

Vous l'avez compris, Zurich est un petit paradis pour les marcheurs et les cyclistes, à condition de savoir se repérer et se diriger quand on n'est pas du quartier. Il y a toute une panoplie de moyens déployés pour vous aider, avec en premier des panneaux comportant des plans de ville ou de quartier dans la rue. Particularité de ces plans : une notion de temps de parcours et non de distance depuis le lieu où vous vous situez, et surtout une orientation en fonction de l'endroit où vous le regarder et non vers le nord comme convention des cartes habituelle. C'est le même principe qu'à Londres et surtout aussi intuitif que tous les GPS des automobilistes…

Autre aide pour les piétons comme pour les cyclistes : un fantastique balisage des itinéraires conseillés ou de randonnée à travers la ville et ses environs (bois et collines avoisinants), avec plusieurs niveaux d'importance puisque les plus sportifs pourront suivre les indications des itinéraires de rando nationaux dans le cadre du programme Swiss Mobile.

Cerise sous le gâteau : les services de la ville de Zürich ont mis en place des cartographies classiquement sur papier pour repérer ces réseaux piétonniers et cyclistes, sous le nom de MAP Zürich. Mais ils ont également développé un moteur de recherche d'itinéraires sur le net qui sélectionne pour vous ces bons parcours en fonction de vos critères du jour : rues ou chemins calmes, voies directes,… Le résultat est d'une qualité bien supérieure à celle constatée dans de grands sites de navigation cartographique. Et pour vous faciliter son utilisation, une application pour smartphones est également disponible avec les mêmes fonctionnalités.

III Que d'eau, que d'eau !


Une des particularités de Zürich est la présence de l'eau un peu partout dans la ville : bien sûr, il y a la présence du lac en plein centre de la ville, et de la rivière Limmat et de son affluent la Sihl, sans compter les ruisseaux au détour d'un quartier.

Mais Zürich est surtout connue pour le nombre impressionnant de fontaines publiques d'eau potable et qui semblent fonctionner quelle que soit la saison ! Arrivé au moment où il faisait plusieurs degrés en dessous de 0, elles avaient une belle épaisseur de glace mais n'étaient pas arrêtées
pour autant. Par quel mystère et système technologique perfectionné, je ne sais encore mais je me promets d'enquêter !

De toutes sortes, de toutes formes et matériaux, elles seraient au nombre de 300 et sont les bienvenues en cas de temps chaud, au moment de l'été continental. La ville a su mettre en valeur ce patrimoine en commercialisant des gourdes ou des bouteilles à son image. Plusieurs modèles existent et la petite gourde en aluminium de l'office de tourisme est particulièrement réussie.


Mais je garde le meilleur pour la fin ! D'une part, à deux pas des locaux de la voirie de Zurich en plein centre-ville, il y a une fontaine ...Wallace, cadeau de la ville de Paris !
Mais aussi, il y aussi un appareil bien pratique au bout du couloir où je travaille. Dans les bureaux, vous avez peut être une fontaine d'eau branchée sur le réseau, qui est bien plus respectueuse de l'environnement que les appareils à bonbonne d'eau qui existent sur le marché. Rien de plus banal, me direz-vous ! Mais la fontaine du service de la mobilité de Zürich a un petit quelque chose qui change tout… Celui de posséder une fonction "eau gazéifiée" qui est fort agréable au quotidien : ici; il y a du gaz dans l'eau et c'est une vraie révolution de… palais !

II Milky way of life

La réputation élogieuse de Zürich en matière de cadre de vie n’est plus à faire !

Mais au-delà des études statistiques, il est facile de se s’en rendre compte en allant vérifier l’affirmation suivante : il est clamé par les autorités locales que tout habitant réside à moins de 15’ d’un espace vert. Un vrai, pas un square avec trois jeux d’enfants ; ça, de nombreux quartiers en ont au fond de chaque parcelle, avec un jardin partagé…

En plus des parcs publics et des forêts urbaines, un espace vert du troisième type existe à Zurich. Il s’agit de zones agricoles préservés de l’urbanisation, grâce à une politique de protection foncière qui offre des espaces de transition, ou plutôt de respiration, entre zones bâties et bois péri-urbains. Les habitants riverains ou du centre-ville peuvent aisément amener leurs enfants à vélo à la découverte de… bien sympathiques sons de cloches helvétiques !

700 vaches paissent aux abords de la métropole financière suisse et leur lait (bio, forcément bio) vaut de l’or pour les citadins en mal d’authenticité, auprès des néo-ruraux des lotissements riverains qui jouxtent ces prés… préservés.
Encore plus fort, la vente se fait sous forme d’un… distributeur automatique de lait frais comme celui de la ferme de Gfellergut, à deux pas de la gare RER de Stettbach. Pour vous faire une idée, il faut vous imaginer à proximité de La Défense, et tomber sur une laiterie en sortant de la gare de Carrières-sous-Poissy : au lieu de servir de réservoir à une extension de l’urbanisation, la plaine de Montesson (Yvelines) verrait sa vocation agricole préservée et valorisée, aux portes de la cité (et des cités). Belle idée mais ici réalité de la fameuse agriculture de proximité, engloutie en France sous des zones (de futures friches) commerciales.

Publicité pas clandestine : cette semaine, promotion (ici, on dit « action ») sur les « cubis » de jus de pomme bio et les sacs de pomme de terre, également disponibles en distributeur. A pièces et en CHF* uniquement. Pour les appareils à carte et acceptant les euros, ce sera la next gen ! (*= francs suisses)

I Paris < > Züri(ch) : 4 h 03 chrono en train + vélo !

Depuis le 11 décembre, Paris s’est rapproché de Zurich, et inversement : Bâle est désormais à un peu plus de trois heures et Zürich à un peu plus de quatre.
Grâce à la nouvelle ligne de TGV Rhin-Rhône qui traverse la Franche-Comté et va assurer à l’avenir une belle liaison nord-sud entre l’Europe du nord (Allemagne, Suisse,…) et du sud (France, Espagne,…), une fois les autres connexions établies. Un bon présage pour cet échange européen ! Et une bonne façon de l’initier sous le signe de la mobilité durable, en sautant la case « aéroport », sous prétexte de vaine rapidité.

Mais que vient faire le vélo dans tout ça ? Il a lui aussi réservé sa place à bord, pour la modique somme de 10 euros (place garantie pour un transport sans soucis). Car la ville de Zurich est bien plus escarpée qu’une de nos villes alpines en France comme Grenoble ou Chambéry. En dehors du centre et de la vallée de la Limmat, ça monte bien pour rejoindre les secteurs de l’agglomération comme Oerlikon au nord. Et devant résider dans un de ces quartiers, j’ai préféré tenir mon vélo électrique que de courir une location sur place, offre paradoxalement pas développée dans cette ville qui promeut l’usage du vélo.

Message personnel à la SNCF et son alliance Railteam : dommage de voir l’offre TGV s’accroître au détriment de services vélo à bord, avec des nouvelles rames à deux étages (Duplex) qui ne possèdent plus de tels espaces. Il est vrai que l’on peut imaginer les agents du département marketing se faire violence en conservant de tels emplacements, qui neutralisent quatre places assises (enfin, quatre strapontins), susceptibles d’être commercialisées en surréservation et au prix fort pour des retardataires…