Bienvenue ä Zürich, la ville réputée pour sa qulité de vie
Début mai 2012 : les meilleures choses ont une fin et le séjour zurichois est arrivé à son terme au bout d'une période de presque 3 mois sur place.
C'est donc la fin de la mission au sein de la capitale économique de la Suisse pour le compte de la Ville de Paris, et rendue possible grâce au programme européen Leonardo. Il est l'heure, selon une ponctualité toute helvétique, de clore ce blog qui m'a permis de vous livrer mes impressions et vous faire partager mes découvertes.
Mais il est encore temps pour vous si vous ne l'avez pas encore parcouru de prendre connaissance des étonnements qu'un tel pays peut occasionner. L'idée était de poster des cartes postales au ton plus léger qu'un rapport de mission formel et qui se jouent des clichés habituellement associés à la Suisse. La tenue de ce blog a constitué un intéressant exercice sur le plan pratique, pour venir à bout des aléas techniques et tenir un rythme régulier afin de répondre à l'attente des internautes !
Merci encore une dernière fois à toutes les personnes qui l'ont consulté et m'ont témoigné de leur intérêt par leurs différents commentaires.
Didier Couval, Ville de Paris
Revenu d'une mission très spéciale à la Ville de Zurich
jeudi 29 mars 2012
IX Sprüngli, la face cachée de Lindt.
Outre des chocolats et confiseries, chaque boutique propose une sélection réduite mais alléchante de gâteaux fins à partager ainsi que son produit-phare, le Luxembürgerli, sorte de macaron qui fait concurrence aux maisons parisiennes bien connues. Outre la boutique principale dans la principale rue de Zurich, la Bahnhofstrasse, on trouve au total une vingtaine de succursales dans le pays, dont plusieurs implantées dans les galeries marchandes des gares, lieux d’attraction incontournables décidemment ! Vous avez l’eau à la bouche : vous pouvez télécharger un carré de chocolat grâce à l’application dédiée pour smartphones ou encore acheter en ligne sur le site (disponible en version française) http://www.spruengli.ch/
VIII Les Suisses en sont tout chocolat !
Il faut dire que la qualité et la variété sont au rendez-vous quand on se promène dans le rayon d’un supermarché. On y trouve des variétés inconnues en France, avec des associations de saveurs surprenantes et à des prix raisonnables, contrairement à la plupart des produits alimentaires locaux. Avec l’approche de Pâques, c’est carrément la folie, avec une invasion en tête de gondole de lapins dorés de toutes tailles… Ce n’est pas la trêve, mais la fièvre des confiseurs qui exploitent bien le filon.
Mais, info parue dans les quotidiens locaux, c’est un beau coup de maître qu’il faut saluer, celui des promoteurs français du Salon du chocolat (en français dans le texte) qui vont tenir leur première édition en Suisse à Zurich même ! En France, on n’a pas de pétrole mais encore des idées : Sylvie Douce et François Jeantet ont osé lancer cet évènement qui n’avait pas son pareil étonnamment dans ce pays… Un peu comme lorsque Orangina vient s’inviter dans le fief des colas aux terrasses des cafés new-yorkais sous le slogan « The French Soda » !
Dans un des halls de la foire de Zurich va donc se tenir le 11e salon du genre dans le monde. Avec, il faut lui souhaiter, le succès identique à celui de Paris. Pour le plaisir des yeux, vous pouvez déguster le site dédié à la manifestation via le lien suivant : http://zurich.salon-du-chocolat.com/
mardi 20 mars 2012
VII Zurich, toujours numéro un mondial en 2011 mais pour de nouvelles raisons !
Mais, revers de la médaille, 2011 est l'année où la ville vient de céder sa place à sa rivale autrichienne et a gagné en échange la place de ville la plus chère au monde. Avec l'envolée du franc suisse comme monnaie refuge face aux incertitudes de la zone euro, avec la pénurie de foncier et l'envol des prix de l'immobilier et avec un tissu commercial peu concurrentiel (le duo incontournable Coop – Migros), la vitalité économique de Zurich est resplendissante; comme l'attestent les multiples chantiers de bureaux en cours dans la ville et un taux de chômage qui frôle la barre des 4 %. Mais au pays de l'économie florissante, les économies du quotidien sont pressantes quand le kilo de boeuf frise les 70 euros, le ticket de ciné à 18 et que de nombreux prix accusent une différence de prix de près de 70 % avec les voisins allemand et français.
Ceci dit, comme les salaires sont en proportion encore plus élevés, on comprend l'afflux de travailleurs étrangers qui a battu des records ces derniers mois. Mais, obstacle de la langue oblige, si les Français frontaliers sont nombreux à venir travailler à Genève, la première communauté étrangère à Zurich est constituée d'Allemands, suivis de personnes issues des Balkans ou du Portugal.
VI Il y a plein de ville là dessous !
On oublierait presque que nous sommes dans une gare ! Outre les trains internationaux qui relient à l'ensemble de l'Europe, le réseau national de trains helvétiques (Intercity) est parfaitement cadencé, avec des liaisons toujours à la même heure, voire moins ! Un réseau régional de RER (ici appelé S-Bahn) dessert toute l'agglomération depuis 1991 avec un gros succès de fréquentation et qui est appelé à se développer encore avec une énorme opération en cours : une nouvelle ligne, la Durchmesserlinie, est en travaux pour encore plusieurs années pour relier les pôles de développement urbains en pleine expansion que sont Zurich-West à l'ouest et Oerlikon au nord, via un énorme tunnel de 5 km sous la principale colline de la ville. Coup de chapeau à la signalétique des travaux à base de figurines Playmobil : les ouvriers casqués au look très Village People dédramatisent les perturbations occasionnées aux voyageurs.
Les lecteurs blasés rétorqueront qu'on trouve des exemples semblables à Londres ou même à Paris, avec la transformation de la gare Saint-Lazare : rapporté à la taille de la population, c'est plutôt du côté du Japon qu'on peut retrouver une telle intensité urbaine qui contribue au statut mondial de Zurich. Et puis, ce n'est pas tous les week-ends que vous pouvez croiser comme ici des skis et des planches de surf dans le RER !
V Un ange flotte au-dessus des voyageurs
Malgré ses dimensions imposantes (et son poids d'1,2 tonne), ce personnage donne l'impression de flotter dans cette nef volontairement vide pour y accueillir des animations temporaires.
Dans ce volume, on trouve également une seconde installation suspendue et qui lui fait écho. Conçu dans un tout autre style, il s'agit de Nova, un projet réalisé à l’occasion du 150e anniversaire de la fameuse Ecole polytechnique fédérale (ETH) de Zurich. Une forme lumineuse constitue un écran en trois dimensions unique au monde, avec 25 000 points colorés, tels les pixels d'une télévision géante. Contrairement à la l'œuvre de Niki de Saint Phalle, cette installation se veut temporaire et ne doit rester sur place que trois ans.
Zurich n'est pas la seule ville où les amateurs, nombreux, de Niki de Saint Phalle peuvent retrouver ses créations comme ses fameuses femmes libérées et joyeuses : outre Genève et Lucerne, il faut faire le crochet par Fribourg pour découvrir le petit espace qui lui est consacré ainsi qu'à l'artiste Jean Tinguely, avec qui elle s'est mariée. Une véritable histoire de passion créatrice qui a fait sensation, voire scandale, à l'époque.
dimanche 11 mars 2012
IV A pied, à vélo : en avant, marche, grâce à la carto dynamique !
Autre aide pour les piétons comme pour les cyclistes : un fantastique balisage des itinéraires conseillés ou de randonnée à travers la ville et ses environs (bois et collines avoisinants), avec plusieurs niveaux d'importance puisque les plus sportifs pourront suivre les indications des itinéraires de rando nationaux dans le cadre du programme Swiss Mobile.
Cerise sous le gâteau : les services de la ville de Zürich ont mis en place des cartographies classiquement sur papier pour repérer ces réseaux piétonniers et cyclistes, sous le nom de MAP Zürich. Mais ils ont également développé un moteur de recherche d'itinéraires sur le net qui sélectionne pour vous ces bons parcours en fonction de vos critères du jour : rues ou chemins calmes, voies directes,… Le résultat est d'une qualité bien supérieure à celle constatée dans de grands sites de navigation cartographique. Et pour vous faciliter son utilisation, une application pour smartphones est également disponible avec les mêmes fonctionnalités.
III Que d'eau, que d'eau !
Une des particularités de Zürich est la présence de l'eau un peu partout dans la ville : bien sûr, il y a la présence du lac en plein centre de la ville, et de la rivière Limmat et de son affluent la Sihl, sans compter les ruisseaux au détour d'un quartier.
Mais Zürich est surtout connue pour le nombre impressionnant de fontaines publiques d'eau potable et qui semblent fonctionner quelle que soit la saison ! Arrivé au moment où il faisait plusieurs degrés en dessous de 0, elles avaient une belle épaisseur de glace mais n'étaient pas arrêtées pour autant. Par quel mystère et système technologique perfectionné, je ne sais encore mais je me promets d'enquêter !
De toutes sortes, de toutes formes et matériaux, elles seraient au nombre de 300 et sont les bienvenues en cas de temps chaud, au moment de l'été continental. La ville a su mettre en valeur ce patrimoine en commercialisant des gourdes ou des bouteilles à son image. Plusieurs modèles existent et la petite gourde en aluminium de l'office de tourisme est particulièrement réussie.
Mais je garde le meilleur pour la fin ! D'une part, à deux pas des locaux de la voirie de Zurich en plein centre-ville, il y a une fontaine ...Wallace, cadeau de la ville de Paris !
Mais aussi, il y aussi un appareil bien pratique au bout du couloir où je travaille. Dans les bureaux, vous avez peut être une fontaine d'eau branchée sur le réseau, qui est bien plus respectueuse de l'environnement que les appareils à bonbonne d'eau qui existent sur le marché. Rien de plus banal, me direz-vous ! Mais la fontaine du service de la mobilité de Zürich a un petit quelque chose qui change tout… Celui de posséder une fonction "eau gazéifiée" qui est fort agréable au quotidien : ici; il y a du gaz dans l'eau et c'est une vraie révolution de… palais !
II Milky way of life
Mais au-delà des études statistiques, il est facile de se s’en rendre compte en allant vérifier l’affirmation suivante : il est clamé par les autorités locales que tout habitant réside à moins de 15’ d’un espace vert. Un vrai, pas un square avec trois jeux d’enfants ; ça, de nombreux quartiers en ont au fond de chaque parcelle, avec un jardin partagé…
En plus des parcs publics et des forêts urbaines, un espace vert du troisième type existe à Zurich. Il s’agit de zones agricoles préservés de l’urbanisation, grâce à une politique de protection foncière qui offre des espaces de transition, ou plutôt de respiration, entre zones bâties et bois péri-urbains. Les habitants riverains ou du centre-ville peuvent aisément amener leurs enfants à vélo à la découverte de… bien sympathiques sons de cloches helvétiques !
700 vaches paissent aux abords de la métropole financière suisse et leur lait (bio, forcément bio) vaut de l’or pour les citadins en mal d’authenticité, auprès des néo-ruraux des lotissements riverains qui jouxtent ces prés… préservés.
Encore plus fort, la vente se fait sous forme d’un… distributeur automatique de lait frais comme celui de la ferme de Gfellergut, à deux pas de la gare RER de Stettbach. Pour vous faire une idée, il faut vous imaginer à proximité de La Défense, et tomber sur une laiterie en sortant de la gare de Carrières-sous-Poissy : au lieu de servir de réservoir à une extension de l’urbanisation, la plaine de Montesson (Yvelines) verrait sa vocation agricole préservée et valorisée, aux portes de la cité (et des cités). Belle idée mais ici réalité de la fameuse agriculture de proximité, engloutie en France sous des zones (de futures friches) commerciales.
Publicité pas clandestine : cette semaine, promotion (ici, on dit « action ») sur les « cubis » de jus de pomme bio et les sacs de pomme de terre, également disponibles en distributeur. A pièces et en CHF* uniquement. Pour les appareils à carte et acceptant les euros, ce sera la next gen ! (*= francs suisses)
I Paris < > Züri(ch) : 4 h 03 chrono en train + vélo !
Grâce à la nouvelle ligne de TGV Rhin-Rhône qui traverse la Franche-Comté et va assurer à l’avenir une belle liaison nord-sud entre l’Europe du nord (Allemagne, Suisse,…) et du sud (France, Espagne,…), une fois les autres connexions établies. Un bon présage pour cet échange européen ! Et une bonne façon de l’initier sous le signe de la mobilité durable, en sautant la case « aéroport », sous prétexte de vaine rapidité.
Mais que vient faire le vélo dans tout ça ? Il a lui aussi réservé sa place à bord, pour la modique somme de 10 euros (place garantie pour un transport sans soucis). Car la ville de Zurich est bien plus escarpée qu’une de nos villes alpines en France comme Grenoble ou Chambéry. En dehors du centre et de la vallée de la Limmat, ça monte bien pour rejoindre les secteurs de l’agglomération comme Oerlikon au nord. Et devant résider dans un de ces quartiers, j’ai préféré tenir mon vélo électrique que de courir une location sur place, offre paradoxalement pas développée dans cette ville qui promeut l’usage du vélo.
Message personnel à la SNCF et son alliance Railteam : dommage de voir l’offre TGV s’accroître au détriment de services vélo à bord, avec des nouvelles rames à deux étages (Duplex) qui ne possèdent plus de tels espaces. Il est vrai que l’on peut imaginer les agents du département marketing se faire violence en conservant de tels emplacements, qui neutralisent quatre places assises (enfin, quatre strapontins), susceptibles d’être commercialisées en surréservation et au prix fort pour des retardataires…