Pas
d'erreur dans le titre, le P majuscule est celui d'un nom propre,
celui de l'architecte Renzo Piano qu'on connaît à Paris pour avoir
co-signé le centre Pompidou. Est-ce le système helvétique qui
érige le consensus en valeur de la nation, mais les deux musées
qu'il a conçus en Suisse, à Bâle comme à Berne, ne sont pas des
bâtiments manifestes mais dégagent une grande sérénité grâce à
l'association de volumes élégants et de matériaux sobres à la
mise en œuvre soignée. En Suisse, l'opulence est de mise mais pas
question de se laisser aller à la vulgarité de constructions
clinquantes. Le style de l'architecture contemporaine dans le pays
est plutôt celle d'une rigueur calviniste qui revisite les canons du
modernisme, au risque d'une certaine froideur.
Dans
la proche périphérie de Bâle, pas d'impeccables panneaux de béton
brut comme support des œuvres d'art : la Fondation Beyeler abrite
son imposante collection et présente de superbes expositions
temporaires d'envergure internationale au sein d'un écrin de verre
et de claustras qui filtrent savamment la lumière. Les baies vitrées
s'ouvrent tour à tour sur un jardin et sur les paysages avoisinants,
ceux des premières collines de l'Allemagne à portée de vue de
cette ville frontalière qui possède un ensemble remarquable de
musées. Un véritable dépaysement à 3 km de la France.
Plus
spectaculaire et pourtant toujours sobre dans ses effets
architecturaux, le centre Paul Klee à Berne vient sublimer le
paysage de vergers aux portes de la capitale administrative de la
Suisse. Comme une vague géante formée de trois ondulations, le
bâtiment encastré dans la pente d'un vallon verdoyant invite aussi
bien à la visite intérieure des collections qu'à la promenade
extérieure du site pourtant longé d'une autoroute mais suffisamment
bien intégrée pour ne pas nuire à l'ensemble. Comme à Bâle, le
confort climatique des grands volumes intérieurs est
particulièrement étudié grâce à un dispositif de brise-soleil
efficace qui évite les surchauffes tout en récupérant les apports
solaires. On ne peut en dire autant du tuyau vitré qui serpente le
long de la façade du centre Pompidou et où l'on frise l'insolation
au soleil couchant !
Désolée de revenir faire le même commentaire ... Didier, ton blog est superbement intéressant ! Restes à Zürich !!!!!
RépondreSupprimerDésolé, je n'ai pu suivre ton conseil : me voici juste de retour à Paris ! Mais l'expérience de tenue de ce blog a été suffisamment plaisante pour avoir envie de poursuivre sous une autre forme et d'autres thèmes le rôle d'une Mme de Sévigné qui aurait à coup sûr adopté de tels outils de communication.
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